vendredi 11 décembre 2009

@rrêt sur images, n°103

Citation du jour
"La jeunesse a cela de beau qu'elle peut admirer sans comprendre."
(Anatole France)

La gazette d'@rrêt sur images, n° 103.

Quel tumulte ! A propos de la suppression de l'Histoire obligatoire dans les Terminales scientifiques, on a vu s'enflammer les intellectuels, et une bonne partie de la presse. Avec d'excellents arguments : l'Histoire est indispensable à la formation des citoyens (tout comme la géographie, qu'il ne faudrait pas oublier). Mais à regarder de plus près ce débat explosif, certains détails sont troublants. Pourquoi s'émeut-on moins quand on supprime des heures de maths aux littéraires ? Et les pétitionnaires auraient-ils autant pétitionné, si des heures de matières littéraires avaient été supprimées dans l'enseignement technique ou professionnel ? Ces questions font surgir quelques hypothèses désagréables. Et si cette levée de boucliers exprimait une réaction à la fois corporatiste (les littéraires sont sur-représentés parmi les journalistes), et sociale (pas touche à ma Terminale S, celle de l'élite) ? Quoi que l'on pense de la réforme, ces questions méritent d'être posées. Elles le sont magistralement dans notre émission Ligne j@une, qui fait débattre des historiens et...des matheux.
Sur le plateau d'@rrêt sur images, nous recevons un grand documentariste français, Jean-Xavier de Lestrade (Oscar 2002), qui vient de consacrer un film au procès pour infanticide de Véronique Courjault. Ce "docu-fiction" a été diffusé cette semaine sur France 3. Evidemment (on est en France) Lestrade n'a pas eu le droit de filmer l'audience. Il a donc embauché des comédiens. Si le résultat est saisissant de fidélité, il pose tout de même une question : peut-on à la fois éprouver "de la tendresse" pour son principal personnage, et prétendre à la restitution fidèle de la réalité ? "Le pari, c'est d'émouvoir avec une tueuse", réplique l'équilibriste Lestrade.
Daniel Schneidermann

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