jeudi 10 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Je tourne la page, derrière la porte, le pays fantastique." (Anonyme)


Alberg
Un roman de Jacques Tallote aux éditions de la table ronde.






Plutôt que de partir pour l’Afrique en quête d’un hypothétique emploi, Thomas s’installe à Besançon, où son père possède une maison inoccupée. Dans la boutique du rez-de-chaussée, une étrange découverte l’attend : « Ils étaient dix, sanglés d’un solide ruban. Dix ans de vie. Dix épais agendas de commerce in-octavo recouverts de toile noire. » Rédigés par le chapelier Alberg, disparu deux ans plus tôt, ces carnets remplis de poèmes et d’aphorismes obscurs, entraînent le jeune homme dans un labyrinthe dont il ne soupçonne pas l’étendue. Avec Lucie, qui n’est d’abord pour lui qu’ « un pull mohair couleur de feuille de gui », Thomas tente d’en trouver l’issue. Qui était Alberg, débarqué un jour d’Argentine par hasard ? Et comment se fait-il que ses écrits bouleversent la vie de ceux qui les lisent ?


Deux poissons d’or, un jeu de marelle, la veuve d’un médecin colonial, un barrage colossal ou encore des tickets du tramway de Trieste, sont parmi les indices qui jalonnent Alberg. Un roman construit comme une partie d’échecs, où le roi et la dame mènent la danse, et où le fou n’est pas celui qu’on croit…


Voilà un conte moderne qui prend le temps de s'installer. En amenant langoureusement l'intrigue, l'auteur présente son principal protagoniste sans le rendre vraiment intéressant, mais en fait le faire-valoir de l'héroïne et de l'histoire  qui est assez originale, aux limites du fantastique. Ce roman à tiroirs et "coup de chapeau" retient le lecteur jusqu'à la dernière page, sans lui donner la moindre chance de le lâcher.

José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois)

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