jeudi 31 décembre 2009

La gazette d'@rrêt sur images n°106

Citation du jour
"Le sceptique est un homme qui ne se doute de rien." (Paul Claudel)

La gazette d'@rrêt sur images, n° 106

Tiens, une petite confidence, en cadeau de fin d'année : à vingt ans, je rêvais de travailler dans l'information locale, ou micro-locale. Faire découvrir la passion des artisans du quartier, soulever le scandale des baguettes surgelées de la boulangerie du coin, mener bataille pour faire rétablir un arrêt de bus, faire trembler le maire : pas de plus beau terrain, me semblait-il, pour ce beau métier qu'est le journalisme. Hélas, la presse locale, telle qu'elle est, fait déchanter les idéalistes. Et si ça changeait, avec Internet ? Et si Internet révolutionnait l'info locale ? Car de nouveaux sites surgissent partout, certains couvrant un quartier, d'autres une ville entière. Ils n'ont pas toujours été accueillis à bras ouverts : il faut entendre, sur notre plateau, Sabine Torres, fondatrice de Dijonscope, raconter dans quelle ambiance polaire son site a été accueilli par le vénérable quotidien monopolistique, Le Bien public !
Ces sites vont-ils modifier en profondeur le rapport de l'info locale aux pouvoirs politiques, économiques et...  leur public ? Nous avons invité trois de ces nouveaux "web-localiers" (deux Parisiens, et une Dijonnaise). Certes, ils se cherchent encore. Quel rapport établir avec le préfet ? Peut-on écrire qu'un restaurant du quartier est mauvais, quand il sera peut-être, demain, un annonceur ? Les réponses de nos invités sont encore hésitantes. Il reste encore du chemin à parcourir à l'info locale, pour s'émanciper totalement des pouvoirs. Mais soyons optimistes !
Dans le même ordre d'idées : à l'heure où je vous écris cette gazette, on apprend les montants des subventions gouvernementales que vont percevoir nos homologues, les nouveaux sites de presse en ligne. Grosses sommes, qui font rêver. Mais sachez-le : pas une seconde, je ne regrette notre décision, de ne solliciter pour notre part aucune aide de l'Etat. Notre conception de l'indépendance est peut-être... déaliste, mais c'est la nôtre. Depuis deux ans, nous rêvons ensemble. Pourquoi ne pas continuer ?
Daniel Schneidermann

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