mercredi 30 mars 2011

Perturbation dans la force (suite)

0Citation du jour
"Le suicide, cette mystérieuse voie de fait sur l'inconnu." (Victor Hugo)


Lucasfilm Magazine "Episode 58"



Rendez-nous le Star Wars magazine !

mardi 29 mars 2011

J’ai grandi à l’ombre des mathématiques

Citation du jour
"Utiliser les maths comme outil de sélection est décidément une aberration. Sur quoi sélectionner alors? direz-vous. La vraie question est : Pourquoi sélectionner ? Et je ne connais pas la réponse."

(Albert Jacquard)


J’ai grandi à l’ombre des mathématiques


Je sais, c’est dramatique.
Mais, pendant les heures de cours de cette spécialité ésotérique, mon esprit prenait la tangente. Plus jeune, j’ai appris les tables de multiplication comme des récitations : savoir compter sans calcul, j’y trouvais une implication.

J’entendais dire "c’est logique, il n’y a pas d’équivalence." Puis, vint l’algèbre qui m’a vite abrégé. J’essayais de garder une contenance, une certaine appartenance au groupe.

Mais, en maths, c’était la non-appartenance. Je tentais l’inclusion ; définitivement, c’était la non-inclusion. Stoppé à toutes les intersections, je ne parvins jamais à la réunion. J’étais exclu de l’ensemble. Loin du cosinus, hors du cercle, on me nommait cosécante.

Des conséquences, il y en a eu. Ma préférence va plus à l’allégorie qu’à l'algorithme. Je trouve souvent la porte de l’arithmétique plutôt hermétique. Pourtant amateur de symbolique, collectionneur de cartes trigonométriques, je restais toujours celui avec le plus petit dénominateur commun.

Sans doute trop primaire, pas assez binaire pour eux. Je suis le différentiel, infinitésimal j’espère, du groupe dont je suis l’abstraction. L’infini est réducteur et non vectoriel, intégral et non statistique.

L'indéfini est littéral et non littéraire, ou le contraire : booléen, donc.

Voilà des probabilités, des théorèmes, des courbes et des schémas, reliés entre eux par la seule chose qui les fait vivre : le questionnement. C'est une analyse purement rhétorique et non scientifique qui frôle follement la philosophie.

Pour moi, la logique ment, par pur opportunisme, intentionnellement. Elle ne me révèle pas sa vraie nature : sarcastique, despotique et donc mathématique, démontrable et probablement démontée. Eden ou enfer, sélection surnaturelle, aberration surréaliste des esprits scientifiques, la galaxie mathématique est lointaine, très lointaine.

J'ai beau m'approcher, m'accrocher, rien n’y fait, ça reste flou, et pas du tout artistique… Pour moi, c'est pas mathématique… c'est problématique.

José Spéret ("Faire mieux la prochaine fois", ouvrage à paraître).

lundi 28 mars 2011

Notibulle 20 vient de sortir !

Citation du jour
"Le fruit est aveugle. C'est l'arbre qui voit." (René Char)

Notibulle Gestes & Savoirs des gens du pays

Le magazine de Philippe Aumonier est dans les kiosques !

dimanche 27 mars 2011

Spécialistes VS rigolos

Citation du jour
"Il n'y a plus, de nos jours, que deux sortes de piétons : les rapides et les morts." (Jean Rigaux)



Spécialistes vs rigolos par franceinter

samedi 26 mars 2011

A venir...

Citation
"Toute vérité n'est pas bonne à croire." (Beaumarchais)

Super 8







Une production de Steven Spielberg une réalisation J.J. Abrams

vendredi 25 mars 2011

09h15 le neuf-quinze de Daniel Schneidermann

Citation du jour
"Las de se faire aimer, il veut se faire craindre." (Jean Racine)


09h15 le neuf-quinze

Soyons justes: Dans le tourbillon incessant du vain bavardage médiatique, il existe au moins un héros qui a compris, après Vigny, que seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse. Ce héros est notre ministre de la Défense, Gérard Longuet, revenu aux affaires après la démission de MAM, non sans avoir menacé Sarkozy, selon les chroniqueurs politiques, de lui "casser la gueule" s'il ne le nommait pas ministre. Nommé, donc, le 27 février, "l'ex-sénateur UMP Gérard Longuet s'applique à pratiquer le mutisme médiatique avec une rigueur absolue." soulignait hier (1) Jean Guisnel, rubriquard spécialisé défense au Point.


"En vingt-quatre journées, il ne s'est pas exprimé une seule fois publiquement, ni à la radio, ni à la télévision, ni dans aucun média écrit. (...) Un ministre, surtout de la Défense, ne peut laisser croire qu'il n'a rien à dire en période de crise, sauf à accepter de disparaître totalement du paysage.
"Dans notre société médiatique, un politique existe aussi par le verbe, et le silence n'est pas nécessairement signe de sagesse. (...) Gérard Longuet n'est pourtant pas le caporal des douches : numéro trois du gouvernement, derrière Alain Juppé, il doit tenir son rang, montrer aux armées qu'il a du poids, et au pays qui ne le connaît pas qu'il tient son ministère d'une main ferme."

Et Guisnel, perfide, de formuler une autre hypothèse d'explication de ce mutisme: "À moins bien sûr que des difficultés d'un autre ordre gênent le ministre de la Défense : l'Express nous apprend (2)ce mardi 22 mars que Laurence Zermati, la commissaire aux comptes de Sokrates Group, société dirigée par Gérard Longuet, a saisi en octobre le procureur de la République de Paris d'une "révélation", procédure judiciaire qui consiste pour un commissaire aux comptes à dénoncer les faits délictueux qu'il détecte." Et encore Guisnel ne cite-t-il pas toute la batterie de casseroles (3) qui tintinabulent dans le sillage du ministre, dont la plus anodine n'est pas d'avoir défendu, au Sénat, les positions de GDF Suez, alors qu'il était payé, comme consultant, par cette entreprise.
Que croyez-vous qu'il arriva ? Au lendemain de la publication de cette inqualifiable perfidie Longuet accordait une interview au Figaro (4), et récidivait au micro d'Elkabbach (5) sur Europe 1, jeudi matin, manière éclatante de signifier qu'il ne craignait aucune question, même les plus déstabilisantes. L'abondance de l'actualité ne permit d'ailleurs pas au journal de la maison Dassault, et pas davantage à la radio de la maison Lagardère, d'interroger le ministre des avions et des missiles sur les difficultés de Sokrates Group. Démonstration parfaite que les craintes de Guisnel étaient infondées. Longuet savait très bien qu' aucune question ne lui serait posée.

Daniel Schneidermann

jeudi 24 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Qui tuera le rire de la France ? Il tuerait plutôt le reste." (Jules Michelet)


Le Cabaret des oubliés
De Philippe Delepierre et Bruon Vouters
Liana Levi éditions



Blessé par un tir d’obus, le deuxième classe Alfred Berthier décide de perdre la mémoire. De la catastrophe de la mine de Courrières aux tranchées du Chemin des Dames, il en a déjà trop vu. Rebaptisé Adam, il tente de se recréer une vie dans le tourbillonnant Paris des années folles. Mais comment retrouver le sourire quand une marraine de guerre vous trahit, que l’affriolante Adèle se joue de vous et que votre patron, rédacteur en chef du Journal des Réfugiés, atterrit chez les fous ? Encouragé par son extravagant ami Gustave, Adam-Alfred quitte la capitale. Et c’est sur la terre de son enfance, au pays noir du labeur et du carnaval, au milieu des chantiers de reconstruction et d’une bande de joyeux drilles, que la soif d’aimer la vie et l’envie de se rebeller le feront renaître. Mais auparavant, il aura fallu laver l’affront d’un maudit bluff né sous terre. Loufoque retournement ? Fable burlesque ? Mieux ! Le Cabaret des oubliés est un sacré pied de nez aux postures officielles de l’après-Grande Guerre.


C'est le second ouvrage qui traite des séquelles de la grande guerre, dans cette sélection du Prix Rosine Perrier 2011. En effet, après "La sentinelle tranquille sous la lune", "Le cabaret des oubliés" revient sur les atrocités de la der des der. Ce livre est tout simplement magnifique dans sa construction, où le mélange de réalité et de fiction, de personnages imaginaires et personnalités ayant existé donne un récit captivant et très intéressant.
Une œuvre de mémoire à lire absolument.
José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois) 

mercredi 23 mars 2011

Enfin !

Citation du jour
"A qui donner le prix ? Au cœur, si l'on m'en croit." (La Fontaine)

Le 25 mars 2011 sur nos écrans...
LEGO STAR WARS III


lundi 21 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Les rois aiment plus qu'on ne le croit la contradiction." (Honoré de Balzac)

 Le dernier roi d'Angkor
Jean-Luc Coatalem - Grasset éditions


Qui est ce garçon asiatique surnommé Bouk et qui, le dimanche à la maison Boissier, apparaît comme par enchantement dans cette paisible famille française ? Un prince déchu, un parent caché ou, tout simplement, un orphelin arraché au Cambodge en guerre ? Une amitié se noue alors entre lui et le narrateur, dans un sentiment tissé de fascination, de trouble et de crainte. D’autant que Bouk sait entretenir son mystère et qu’un silence prudent l’entoure. La famille ne compte-t-elle pas aussi quelques anciens coloniaux rentrés d’Indochine? Enfin, le garçon disparaît brusquement et, selon la légende, s’en retourne à Angkor pour se cacher. Des années plus tard, au terme d’une crise personnelle, le narrateur part à sa recherche, en France et au Cambodge. Que reste-t-il de ces années heureuses qui passèrent comme un songe et dont la grande maison Boissier, à Viroflay, fût le théatre? Que pèse la trace d’un enfant devant les ruines majestueuses des empires khmers? Quel était surtout son secret à jamais perdu ? Avec ce roman ému, écrit à vif, Jean-Luc Coatalem, dont on sait la passion pour l’Asie, signe son ouvrage le plus intime. Un voyage au loin qui se double d’un voyage au fond de soi.

Voilà un voyage mélancolique, au milieu des chimères. Chimères des souvenirs... Je ne sais plus qui disait : "Plus incertain que le futur est le passé". Cet agréable roman en est la preuve...
José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois.)

dimanche 20 mars 2011

Perturbation dans la force (suite)

Citation du jour
"Tout art tire son origine d'un défaut exceptionnel."(Maurice Blanchot)


Lucasfilm Magazine "Episode 57"


Rendez-nous le Star Wars magazine !

samedi 19 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"L'histoire est composée de ce que les hommes font contre leur propre génie." (Alain)


Le Front russe
de Jean-Claude Lalumière aux éditions Le dilettante




Le grain de sable, on croit le connaître, mais il peut prendre bien des aspects. Celui qui vient soudainement gripper la carrière de fonctionnaire diplomatique, benoîte et prévisible, du héros du Front russe, formé à l’exotisme par une lecture méticuleuse de Géo, adopte celle d’un attaché-case. Grande chose noire et anguleuse, cadeau de maman. À l’heure de l’entrée en fonctions, un chef de service vient y donner du genou. En découle une lésion au front assortie d’une mutation sèche, aux confins de l’empire, sur le « front russe », service voué au « pays en voie de création – section Europe de l’Est et Sibérie ». Usant de cette officine diplomatique (située dans le néo-XIIIe, « sorte de Broadway faussement high-tech ») comme base opérationnelle, notre homme va répondre à une rare vocation de gaffeur lunaire et de planificateur de catastrophes, plus désopilantes les unes que les autres, qui renforceront l’exil de notre homme sur le «  front russe  », entre Boutinot, le chef de service, Aline, fugace maîtresse et quelques collègues improbables. Notre homme, frustré dans son désir d’horizon (« J’avais l’impression d’être loin sans être ailleurs »), se résignera à ce bout de quai qu’est sa carrière de fonctionnaire (« Je vis et il ne se passe rien »). Mot de la fin, signé du même : « L’histoire d’une vie, c’est toujours l’histoire d’un échec ». Le livre, lui, est une vraie réussite… Rire garanti…

C'est l'histoire d'un mec...  qui a réussi le concours des Affaires étrangères, sa mère lui offre un attaché-case modèle kakemono. Ce cadeau sera à l'origine d'une mise au placard suivie d'aventures rocambolesques du jeune fonctionnaire envoyé dans un service kafkaïen et décentralisé du Quai d'Orsay.
Ici, le Front russe  désigne les bureaux qui s'occupent des "pays en voie de création – section Europe de l’Est et Sibérie." Jean-Claude Lalumière conte les pérégrinations d'un jeune homme débarqué de sa province fraîchement diplômé, qui sombrera très vite de désillusion en désillusion. Ce roman caustique est vraiment très drôle... et  l'apex en est la scène du pigeon, qui est une merveille de jubilation. Par les temps qui courts c'est rare et bon à prendre.
José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois)  

vendredi 18 mars 2011

Vague à l'âme

Citation du jour
"Les mots sont nos esclaves..." (Robert Desnos)


Vague à l'âme


L'art de la poésie permet de se plaindre des maux par l'écriture.
Parfois, sans sombrer dans la caricature.


On peut décrire, sans être ridicule,
un homme politique comme un rejeton de pustule !


Il est possible que certains tiquent
ou que ce dernier s'offusque, pathétique !


Et alors, ce ne sont que des mots qui piquent,
évidemment pas très sympatiques.


Tordus, tout nuls,
assez pointus pour s'accrocher au pull.


Comme des uppercuts,
frisant parfois l'insulte.


Peu importe le support,
s'il mène le message à bon port.


Si l'on fait comme les vieux sages,
on reste là, à se taire, rongeant sa rage.


Par contre, on peut aussi y croire,
et s'en prendre aux pouvoirs.


On hausse la voix !
Surtout, on n'oublie pas de passer par l'isoloir


et de laisser sa voix.
Là, sans se casser la voix,
on peut, peut-être, influer sur la voie...


Même si elle est sans issue !


Je m'arrête là, le manque d'espoir tue !


José Spéret ("Faire mieux la prochaine fois", ouvrage à paraître).

mercredi 16 mars 2011

Aujourd'hui au cinéma "L'Étrange affaire Angelica"

Citation du jour
"La mort, ce serait le rêve si, de temps en temps, on pouvait ouvrir l'œil." (Jules Renard)

L'Étrange affaire Angelica

Un film de Manoel De Oliveira
Titre original : O ESTRANHO CASO DE ANGÉLICA (Portugal)


SYNOPSIS
Une nuit, Isaac, jeune photographe et locataire de la pension de Dona Rosa à Régua, est appelé d’urgence par une riche famille, afin de faire le dernier portrait de leur fille Angélica, une jeune femme morte juste après son mariage.
Dans la maison en deuil, Isaac découvre Angélica et reste sidéré par sa beauté. Lorsqu’il porte à son œil l’objectif de son appareil photo, la jeune femme semble reprendre vie, pour lui seul. Isaac tombe instantanément amoureux d’elle.
Dès lors, Angélica le hantera nuit et jour, jusqu’à l’épuisement.
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur et Scénariste : Manoel de Oliveira
Directrice de la photographie : Sabine Lancelin
Ingénieur du son : Henri Maikoff
Chefs décorateurs : Christian Marti, José Pedro Penha
Chef costumier : Adelaide Trêpa
Montage : Valérie Loiseleux
Maquillage : Ignasi Ruiz
Coiffure : Pilartxo Diez
Scripte : Francisco Botelho
Directeur de production : João Montalverne
1er assistant réalisation : Bruno Sequeira

Manoel de Oliveira, né à Porto le 12 décembre 1908, est aujourd’hui le doyen des cinéastes en exercice. En réel passionné de cinéma, il s’improvise d’abord comédien, mais se tourne rapidement vers la réalisation. Depuis le début des années 90, beaucoup de ses films ont été récompensés au Festival de Cannes : Non ou la Vaine Gloire de commander en (1990) Hommage spécial du Jury ; Val Abraham (1993) Prix des Cinémas d’Art et d’Essai ; Voyage au début du monde (1997) Prix de la Presse internationale. Il a également reçu une palme d’or pour l’ensemble de son œuvre lors du festival de Cannes 2009.
PRESSE
"Angelica donne le sentiment d'avoir affaire à une sorte de film de poche à la pureté absolue, un art à la fois rudimentaire et parfait." CHRONICART.COM

mardi 15 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Mieux vaut vivre enchaîné près de celui que l'on aime, que libre au milieu des jardins près de celui que l'on hait." (Proverbe Iranien)

Debout sur la terre
un roman de Nahal Tajadod aux éditions JC Lattès

Quatrième de couverture
Il y a d'abord un père merveilleux, khan de vastes terres du Nord, grandes de leurs trois mille âmes. Il voit soudain le voile des femmes tomber, les temps changer, bouleversant toutes les mœurs.
Il y a sa fille, Ensiyeh, élevée comme un garçon, qui se bat pour son domaine et s'habille pourtant comme une héroïne de Tchekhov. Il y a Fereydoun, séducteur et fantasque, qui aime Ensiyeh et esquive avec grâce les folies des hommes et du pouvoir. Il y a Monsieur V., qui a connu la gloire et les grands hommes au service des Pahlavi et qui sera emporté par les tourments de Téhéran... Il y a la mort de la monarchie, les tourbillons de la révolution...
Mais il y a surtout l'Iran - de l'Empire perse à la Révolution -, personnage central de ce roman foisonnant, parfois comique, avec les surprises prodigieuses de son histoire et la fin d'un monde qui se croyait immuable.

Née à Téhéran où elle a toujours de la famille et de nombreux amis, Nahal Tajadod vit désormais à Paris. Spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran et du poète perse Rûmî, elle consacre ses deux romans à son pays d’origine. Elle a déjà écrit "Passeport à l’iranienne", elle nous propose cette fois "Debout sur la terre" qui  revient sur les grands événements qui ont touché son pays au XXe siècle, une Histoire mouvementée, avec en point d’orgue la révolution de 79.
Nahal Tajadod livre une galerie de portraits avec, comme personnage central, un certain Monsieur V qui a côtoyé toutes les grandes figures politiques iraniennes.

José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois)

lundi 14 mars 2011

09h15 le neuf-quinze de Daniel Schneidermann

Citation du jour
"Cet épineux fardeau qu'on nomme vérité." (Théodore Agrippa d'Aubigné)

09h15 le neuf-quinze
 

Tous tant que nous sommes, nous avons passé le week-end à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima. Samedi matin, nous avons assisté en direct (1) à la première explosion (avant d'apprendre que ce n'était pas une explosion nucléaire au sens où on pouvait l'entendre, mais ouf, une sorte d'explosion chimique à base d'hydrogène, non sans rejets radioactifs certes, mais chimique). On a passé le week-end à suivre les dégâts des réacteurs numéros un et trois, on s'est réveillés avec des inquiétudes pour le numéro deux, on a sondé l'épaisseur de l'enceinte de confinement. Tiendra-t-elle, cette muraille de béton armé, d'un mètre d'épaisseur, ou bien l'accident se trans formera-t-il en vraie catastrophe ? On a tenté de se rassurer en s'accrochant à des comparatifs dont on ne savait pas très bien ce qu'ils comparaient, mais peu importe. Plus grave, moins grave, que Tchernobyl, ou Three Miles Island ?

Les dix mille morts du tremblement de terre et du tsunami, les cent trente mille (?) sinistrés et déplacés, en sont presque passés au second plan. Quant aux raffineries et aux complexes pétrochimiques en feu, à Ichihara, dans la région de Tokyo (photo ci-dessous), ou à Shiogama, entrevus presque par accident sur les vues aériennes, qui s'en est vraiment soucié ? Combien de morts dans ces incendies-là ? Comment sont-ils combattus ? Avec quels dégâts ? Quels risques pour les populations environnantes ? Mais non. Ce suspense-là ne nous intéresse étrangement pas, tant le nucléaire concentre sur lui toutes les angoisses.

A France Inter ce lundi matin, les envoyés spéciaux s'étonnaient presque de voir la télé japonaise si discrète sur les dangers de la centrale de Fukushima. La NHK, en effet, est peut-être outrageusement discrète sur ce risque de catastrophe nucléaire majeure, bien réel évidemment, mais qui n'est (à l'heure où j'écris) qu'un risque. Mais peut-être aussi simplement chacun passe-t-il les informations qui le mobilisent au filtre de la hiérarchie, plus ou moins consciente, de ses propres angoisses.


Daniel Schneidermann

dimanche 13 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Notre idée de l'immortalité, ce n'est guère que la permission pour quelques-uns de continuer à vieillir un peu une fois morts. (Julien Gracq)



La Sentinelle tranquille sous la lune
Soazig Aaron Gallimard éditions




Dans la sélection du Prix Rosine Perrier du futur Salon du livre d'Hermillon en octobre 2011, c'est le troisième livre de l'éditeur Gallimard que je lis après "Le Sel" de Jean-Baptiste Del Amo et "Salaam la France" de Bernard du Boucheron. Je n'ai fait aucun billet pour ces deux derniers car je ne les ai vraiment pas aimés.

Par contre "La sentinelle tranquille sous la lune" de Soazig Aaron est encore un livre sur la première guerre mondiale, je vous le concède. Mais surtout, il relate le retour et les conséquences pour les survivants et leurs héritiers. Il traite de la mémoire, ainsi que de la perception du souvenir des protagonistes dans le temps. Le tout sans faire abstraction des atrocités de la guerre.
Un roman un peu trop littéraire à mon goût... mais il en faut pour tout le monde.

José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois)

samedi 12 mars 2011

09h15 le neuf-quinze de Daniel Schneidermann

Citation du jour
"Le plus dur pour les hommes politiques, c'est d'avoir la mémoire qu'il faut pour se souvenir de ce qu'il ne faut pas dire."(Coluche)


09h15 le neuf-quinze
Libye : Juppé remanié par BHL



Le nouveau ministre des Affaires étrangères, le vrai, le fort, le tatoué, celui qui rassemble les diplomates égarés ou indignés, aura donc duré exactement deux semaines. Ah, cette image impitoyable, saisie par France 2, de Juppé à Bruxelles, sortant de réunion avec ses homologues les clampins ministres, et découvrant sur une dépêche que la France reconnait seule le Conseil National de Transition de Benghazi, et va lui envoyer un ambassadeur (Boillon ?). On espère au moins que Sarkozy a tenté de le joindre sur son portable pour le prévenir qu'il était remanié, et remplacé par BHL. Il fallait mettre le vibreur pendant la réunion, Monsieur le sauveur ! Beauté du sarkozysme.


> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
Jusque là, l'initiative se défend. Qu'il faille adresser aux rebelles de Benghazi, aux combattants aux pieds nus, un signal fort, comme on dit, franc, enthousiaste, qu'on puisse à la limite un peu forcer la main à l'Europe, oui, oui, oui. Que Sarkozy, ce faisant, brave les menaces de Kadhafi de révéler...
picto...un "grave secret" sur le financement de sa dernière campagne...
...bravo, quel panache ! Mais ce n'est pas tout. Même si l'Elysée ne l'a pas confirmé officiellement, Sarkozy aurait aussi annoncé aux dirigeants du Conseil National de Transition qu'il recevait hier que la France était éventuellement prête, seule, à aller bombarder les aéroports de Tripoli et de Benghazi. C'est le blog de Vincent Jauvert, de l'Obs, habituellement bien informé, qui l'assure. Seule ? Oui seule. Ou avec la Grande-Bretagne, comme 14. Et là, c'est évidemment autre chose.
Vive la France, donc, la France seule, la France la première, la France qui chasse "Kadhafi et sa clique" qu'on honorait voici trois ans, la France qui ne s'encombre pas d'ONU, ni d'OTAN, ni d'Europe, ni d'Allemagne, ni d'Ashton, ni de Merkel, ni de débat à l'Assemblée sur les limites, les risques, la stratégie, les objectifs, les modalités, ni de rien, ni de personne, Vive la France, qui n'avait pas assez de sa guerre ingagnable d'Afghanistan, et n'a rien de plus pressé que de se précipiter dans une nouvelle aventure imprévisible. Vive la France, qui n'a besoin de personne puisqu'elle a BHL, lequel ayant passé quelques heures à Benghazi, a désigné dans le JDD les bons et les méchants; puisqu'elle a Guetta lequel, ayant balancé sa chère Europe par dessus les moulins, joue chaque matin les va-t-en guerre à France Inter, depuis lundi. En regard de ses innombrables inconvénients, il fallait jusqu'ici reconnaître à Sarkozy une qualité: il restait un boutefeu essentiellement verbal. Il n'avait pas encore précipité le pays dans une aventure militaire. Heureuse nouvelle : il le démange de combler cette regrettable lacune.
Daniel Schneidermann

vendredi 11 mars 2011

Fais comme l'oiseau

Citation du jour
"La raison du meilleur est toujours la plus forte."
(Victor Hugo)

Fais comme l'oiseau

L'irrationnel raisonne bien au-delà de notre propre perception des choses.
L'abstraction de la réalité est en vérité chose facile quand on dort, mais pas quand on est éveillé.

Là, c'est une toute autre histoire.

Notre éducation nous a façonnés de façon plus ou moins conforme à la norme.
Norme que nous ne définirons pas ici par manque de temps.
Pourtant, certains individus sont plus égaux que d'autres, comme aimait à le dire le grand philosophe Michel Colucci.

Voler de ses propres ailes est le propre des volatiles.
Enfin, pas tous ! Voyez les pauvres poulets élevés en batterie...
Les pigeons, par exemple... non, c'est un mauvais exemple.
Prenons plutôt les moineaux.

Ah ! les moineaux... Ils sont petits, marrants et pourtant, ils squattent nos villes et ne paient pas d'impôts.
D'autres sont aussi petits, moins marrants et nous font payer des impostures...

L'aire est dégagée.

Je pense pouvoir un jour m'envoler...
mais le plus tard sera le mieux, car je pense que ce voyage n'aura pas de retour.

Ou alors, très très dure sera la chute.

José Spéret ("Faire mieux la prochaine fois", ouvrage à paraître).

jeudi 10 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Je tourne la page, derrière la porte, le pays fantastique." (Anonyme)


Alberg
Un roman de Jacques Tallote aux éditions de la table ronde.






Plutôt que de partir pour l’Afrique en quête d’un hypothétique emploi, Thomas s’installe à Besançon, où son père possède une maison inoccupée. Dans la boutique du rez-de-chaussée, une étrange découverte l’attend : « Ils étaient dix, sanglés d’un solide ruban. Dix ans de vie. Dix épais agendas de commerce in-octavo recouverts de toile noire. » Rédigés par le chapelier Alberg, disparu deux ans plus tôt, ces carnets remplis de poèmes et d’aphorismes obscurs, entraînent le jeune homme dans un labyrinthe dont il ne soupçonne pas l’étendue. Avec Lucie, qui n’est d’abord pour lui qu’ « un pull mohair couleur de feuille de gui », Thomas tente d’en trouver l’issue. Qui était Alberg, débarqué un jour d’Argentine par hasard ? Et comment se fait-il que ses écrits bouleversent la vie de ceux qui les lisent ?


Deux poissons d’or, un jeu de marelle, la veuve d’un médecin colonial, un barrage colossal ou encore des tickets du tramway de Trieste, sont parmi les indices qui jalonnent Alberg. Un roman construit comme une partie d’échecs, où le roi et la dame mènent la danse, et où le fou n’est pas celui qu’on croit…


Voilà un conte moderne qui prend le temps de s'installer. En amenant langoureusement l'intrigue, l'auteur présente son principal protagoniste sans le rendre vraiment intéressant, mais en fait le faire-valoir de l'héroïne et de l'histoire  qui est assez originale, aux limites du fantastique. Ce roman à tiroirs et "coup de chapeau" retient le lecteur jusqu'à la dernière page, sans lui donner la moindre chance de le lâcher.

José Spéret (Lire aussi bien la prochaine fois)

mercredi 9 mars 2011

Con, j'eus raison !

Citation du jour
"L'éternuement absorbe toutes les fonctions de l'âme."
(Blaise Pascal)

Con, j'eus raison !

Insertion

Le lait tourne,
l'homme tourne.

Et l'homme laid tourne parfois...
aux œufs brouillés.

Immersion

La marche suivante
est toujours plus haute,
même celle qui descend.

Dispersion

L'assurance de la chance
confine à l'imprudence,
mais gare à l'impudence.

Rotation

Quatre coins ne font pas un cercle.
Quatre cercles ne font point un rond.

Evasion

Le rêve est une issue de secours.
Le sommeil, un havre de paix.
Le cauchemar est un état éveillé.

Evaporation

Dans le ciel, le nuage
reste à la marge.

La seule chose qui compte,
c'est la météo.

A suivre : Disparition...

José Spéret (Poésie et aphorismes)


Photo José Spéret Juillet 2009

mardi 8 mars 2011

Lecture en partage

Citation du jour
"Créer c'est vivre deux fois" (Albert Camus)

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Léonard de Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel-Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.


Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, un roman de Mathias Enard sorti chez Actes sud éditions

Heureuse rencontre en vérité ! Quel voyage merveilleux, quelle poésie, quel dépaysement... je vais arrêter là.

Mais le voyage continue, l'envie d'aller voir ailleurs, chercher d'autres détails de l'histoire. Je découvre le romancier, mais je pense que je ne vais pas m'arrêter là : "La perfection du tir", "Remonter l'Orénoque", "Bréviaire des artificiers" et "Zone" sont sur la liste de mes prochaines lectures.

(José Spéret "Lire aussi bien la prochaine fois")

lundi 7 mars 2011

Perturbation dans la force (suite)

Citation du jour
"La vie militaire exige peu d'idées." (Honoré de Balzac)


Lucasfilm Magazine "Episode 56"


Rendez-nous le Star Wars magazine !

dimanche 6 mars 2011

Citation du jour
"Le splendide génie éternel n'a pas d'ombre." (Stéphane Mallarmé)



samedi 5 mars 2011

Patrick Chemin lit François Cheng

Citation du jour
"Le passé n'est jamais tout à fait le passé." (Henry Bataille)

LA GALERIE DU LARITH PRESENTE LA REVUE ORALE
Patrick Chemin lit François Cheng
Mercredi 9 mars à 20 heures (entrée libre)
39/41 rue du Larith à ChambéryAuteure invitée : Chantal Rémus
En avant-première
lecture de textes à la Médiathèque Jean-Jacques Rousseau de Chambéry
à 17 heures le mercredi après-midi

Pour lire les textes de Patrick Chemin : www.patrick-chemin.odexpo.com
Le site de La Galerie :
www.larith.org

vendredi 4 mars 2011

Invincible


Citation du jour
"Le réel et le surnaturel, c'est la même chose." (Henri Barbusse)


STAR WARS l'Héritage de la force 9
Troy Denning
Editions Fleuve noir 

La guerre entre l'Alliance Galactique et la Confédération Coréllienne atteint son point culminant. Sur Nickel One, base de l'usine de munitions Verpine, Jacen Solo assemble une flotte censée détruire la coalition Jedi. Mais même avec les troupes des Vestiges de l'Empire sous son commandement, il pourrait bientôt se retrouver en mauvaise posture. Luke Skywalker sait que les Jedi ne sortiront jamais vivant de leur base secrète de Shedu Maad sauf si ils chassent et tuent Jacen Solo. Ayant terminé sa formation avec Boba Fett, Jaina Solo prend conscience qu'elle est l'unique personne capable d'arrêter son frère. À présent, seul un affrontement fatal entre le Seigneur Noir des Sith et le Sabre des Jedi pourra mettre un terme à cette guerre… 

mercredi 2 mars 2011

Produits dérivés

Citation du jour
"L'éternité n'est guère plus longue que la vie." (René Char)


L'autre côté sexy lumineux de STAR WARS



mardi 1 mars 2011

Produits dérivés

Citation du jour
"Le temps est invention, ou il n'est rien du tout." (Henri Bergson)


L'autre côté sexy obscure de STAR WARS