mercredi 17 mars 2010

Lecture en partage

Citation du jour
"Il est des morts qu'il faut qu'on tue." (Fernand Desnoyers)


Los Demonios
de Valérie Boronad aux éditions Belfond

Un jeune écrivain réinventant son roman des origines ; un garçon de dix ans à la recherche de son père, disparu durant la guerre sale argentine ; une femme à la beauté incendiaire prise dans les glaces d'un amour du passé ; un vieil Argentin contant ses souvenirs à des colombes dans l'ombre montante du soir. Un roman choral jouant entre visible et invisible, passé et présent, réalité et fiction."Dans le soleil levant – parce que l'aube est source de promesses, il y a un bateau posé sur la mer translucide, près d'un grand port, bordant la plus vaste et la plus réputée des villes argentines, Buenos Aires..."

À la mort de sa mère, Samuel revient dans l'hôtel où il a grandi et réécrit peu à peu son roman des origines en se réappropriant le passé : l'histoire des siens en Argentine, parmi les trente mille disparus des années de la dictature, la perte d'un père idéalisé, le pays pris en étau entre la guérilla et la junte, et, enfin, l'exil. Éclairant le retour de Samuel, ce roman polyphonique nous livre les voix de Luis, le père disparu, emporté par les périples de la guerre sale (Los Demonios), de Tango, gamin impertinent et drôle trompant sa solitude d'un sempiternel : "peut-être qu'on peut y croire", d'Augusto, vieil Argentin peuplant l'hôtel de ses souvenirs et, enfin, de l'insaisissable Ana qui emporte Samuel à travers les mirages de l'amour. Protagoniste fragile et magnifique, cherchant à se réinventer pour échapper au poids du passé, Samuel, épris de liberté, nous livre une fabuleuse quête identitaire à travers les tourmentes des totalitarismes.

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